Le domaine du graphisme et de l’image m’apporte encore beaucoup de plaisir et de fierté. Mon métier est valorisant car, bien qu’il puisse parfois paraître un peu superficiel vu de l’extérieur, il aide des produits à être attrayants et des entreprises à mieux se distinguer. Et le fait de travailler dans le domaine du divertissement à ses avantages: j’éprouve toujours une grande satisfaction de voir la dernière pochette d’un film américain sur laquelle Kinos a travaillé arriver sur les tablettes, autant que lorsqu’un film québécois dont nous avons fait l’affiche décore les abribus, les couloirs du métro ou l’entrée d’un cinéma, ou encore d’apprendre qu’un livre dont on a créé la couverture gagne un prix ou connaît des ventes dépassant les attentes, ou enfin quand un entrepreneur exhibe son nouveau logo ou son site web sur les réseaux sociaux et qu’il reçoit de bons commentaires; tous ces petits instants sont générateurs de fierté du travail bien fait.
La mission d’un créateur est d’utiliser son talent, ses compétences et, oui, sa créativité pour traduire la vision du client et servir le projet.
Je dis souvent que mon métier est constitué de 10% d’inspiration et de 90% de correction. C’est un boulot comme les autres; on doit souvent recommencer et retravailler encore et encore. Le vrai travail de création se passe entre la première discussion avec le client et le premier jet (le jour où le client voit son projet devenir concret pour la première fois); nous nous retrouvons alors dans la création pure. On peut faire un, deux ou trois concepts, parfois plus, mais c’est à ce moment-là où nous sommes seuls avec le projet. Il est sous notre contrôle. Nous inventons l’histoire du projet. Cela peut vous paraitre ésotérique, mais c’est la partie la plus amusante – personnellement, celle que je préfère.
La suite est une valse entre nous et le client et ça peut être très plaisant de valser, quand on a un bon partenaire. Et j’ai la chance d’en avoir de très bons.
«Tu prends ça où, tes idées?» Cette question, on me l’a souvent posée. Nous sommes tous le fruit de ce que l’on connaît et de ce que l’on comprend et retient. Un professeur m’a dit un jour: «Arrête de prendre des notes. Ce qui est important pour toi, tu le retiendras.» Je dois reconnaître que ce conseil ne fonctionne pas pour tout le monde. Lorsque l’on discute avec un client, on comprend son projet, on voit son produit d’une certaine manière et personne n’en a la même vision. Si quelqu’un me raconte une histoire, je vois apparaître des images, qui ne seront certainement pas les mêmes que les vôtres ou celles d’un tiers. Plus jeune, j’ai beaucoup joué à des jeux de rôle, genre Donjons et Dragons. Quand je me remémore cette époque, je ne vois pas quatre ou cinq jeunes autour d’une table qui lancent des dés. Je vois des châteaux, des donjons, des coffres au trésor. Mon imagination est faite d’images, tandis que pour d’autres, leur imaginaire est fait de mots, de chiffres ou de plans architecturaux.
La créativité émane de partout. C’est comme un récepteur radio qui change constamment de poste: trois secondes de conversation, deux minutes de télé, une image, une histoire, etc. Elle reste dans notre imaginaire et sort lorsqu’on en a besoin. Il n’y a pas de mauvaise idée, seulement des idées qui ne sont pas à la bonne place.
Je le crois sincèrement. Nous possédons tous une certaine forme de créativité. Je connais des mécaniciens créatifs, des avocats créatifs, et les enfants ont tous une sacrée dose de créativité. La difficulté que nous avons est de puiser au besoin dans cette créativité qui est en nous et de la laisser aller. La gêne, la pression extérieure, cette petite voix qui nous chuchote: «Est-ce vraiment une bonne idée?»: voilà ce qui nous empêche d’exprimer notre créativité. Les gens les plus créatifs sont ceux qui ne savent pas se censurer ou qui refusent volontairement de le faire. Bien sûr, comprendre la base est essentiel. Je ne pourrais pas être un physicien créatif si je ne connaissais rien à la physique. Car lorsqu’on connaît la boîte, on peut plus facilement penser en dehors de celle-ci. La créativité est comme un muscle: ça se travaille, ça s’entraine. Inspirez-vous de milieux qui sont différents du vôtre: la mode, le cinéma, la littérature, le jeu vidéo.
Les remue-méninges ou fameuses réunions de «brainstorm»; ces rencontres devraient être courtes: 45 minutes, une heure tout au plus. Et aucune idée ne devrait être mise de côté. Toute idée est bonne – même les idées dites «champ gauche», car elles vont susciter d’autres idées chez les autres – et, qui sait, une blague terne pourrait bien déboucher sur une idée brillante. On doit écouter et contribuer, ce doit être un exercice plaisant et volontaire. Toutes les idées ne seront pas retenues et quelqu’un devra éventuellement trancher. L’exercice n’a rien de personnel. Alors pour vous alléger la tâche, laissez votre égo au vestiaire. Et pour rester productif, rappelez-vous ceci: la première bonne idée est souvent la meilleure.
Que vous soyez créatifs ou non, utilisez votre créativité aussi souvent que vous le pouvez. Ayez l’esprit ouvert et abordez le processus de créativité de manière positive. Vous n’en serez que plus productif.
Si vous avez des questions
ou désirez une soumission,
n’hésitez surtout pas
à communiquer avec nous.