Bonjour, je suis le rédacteur en chef de Kinos, un studio spécialisé dans la conception et la localisation en anglais et en français de produits pour le divertissement (cinéma, télévision) et pour la consommation en général (alimentation, assurances, automobile) destinés au marché canadien. Depuis plus de 30 ans, je vous dis que j’en ai vu passer des modes et des formats: de la guerre Betamax/VHS au 4K; des compagnies d’assurance peu soucieuses d’offrir des services en français à la traduction de sites Web transactionnels, beaucoup de choses ont changé. Mais une chose est demeurée constante: l’obligation de fournir au consommateur la meilleure qualité de traduction et de rédaction possible.
Ayant été formé au sein de l’équipe de NBICOM – une présence de la première heure dans l’industrie du divertissement à domicile au Canada – avant de passer chez Kinos, je peux vous dire que pratiquement tous ses grands joueurs ont sollicité notre collaboration: Warner, Disney, Fox, Alliance, Universal… and the list goes on, comme on dit en latin. Deux facteurs principaux ont donné naissance à notre pratique: la situation linguistique canadienne, avec ses deux langues officielles d’un océan à l’autre, et les lois du Québec sur le français comme seule langue officielle de la province. Du jour au lendemain, l’industrie avait l’obligation de distribuer ses produits en français ou en format bilingue, selon le marché visé.
Aujourd’hui, c’est de tous les horizons que viennent les demandes pour nos services: cinéma, PME, OBNL, produits alimentaires, industries lourdes, studios de marketing. Tous à la recherche de qualité, de rigueur et de conformité.
Le français européen est assez différent du français canadien, c’est donc dire que de localiser quelconque texte pour le marché canadien nécessitait de privilégier un niveau de français acceptable aux yeux et aux oreilles du public canadien. Nos clients ont toujours compris cela et nous ont toujours fait confiance pour bien adapter la mise en marché de leurs produits dans une langue que, pour la plupart, ils ne parlaient pas. Certains sont avec nous depuis plusieurs décennies – on doit sûrement faire du bon boulot!
Chez Kinos, le texte (traduction) et l’image (design graphique) évoluent main dans la main. À la réception d’un projet (disons une affiche ou un emballage DVD), le processus se met en branle: un traducteur et un infographiste y sont assignés, l’un prenant en charge la localisation langagière, l’autre, l’adaptation visuelle.
Concentrons-nous sur le processus de traduction en prenant l’analogie d’une recette: il faut avoir les bons ingrédients, savoir bien les mélanger et les faire cuire à la perfection.
Après avoir analysé le texte à traduire, le traducteur prépare le terrain (les ingrédients). Chaque client a ses préférences et ses allergies: un générique bilingue garni pour l’un, pas de critique en croûte, mais un slogan rehaussé pour l’autre, une tasse de suppléments par-ci, une larme de copyright par-là… Tout le texte à traduire est copié-collé puis intégré à un document qui passera ensuite au four de la traduction.
À travers le prisme d’un logiciel d’aide à la traduction (ça s’appelle la «traductique» mais ne le dites à personne), le texte est assemblé par le traducteur qui demeure le cerveau de l’opération: la traductique AIDE le traducteur mais NE LE REMPLACE PAS. Chez Kinos, pas de traduction Google; les niveaux et choix de langage sont nombreux et ne peuvent donc être laissé entre les pattes de l’intelligence artificielle. La traductique permet de regrouper les préférences de chaque client et de les appliquer grâce aux mémoires de traduction. Quand sortira «Jaws 29: Les Sables de la 5G en folie», la base de données de Kinos se souviendra de la traduction du tout premier de la série. Un même slogan qui se retrouve sur l’affiche doit être constant sur tous les éléments subséquents: la bande-annonce, l’emballage, les annonces, le présentoir et tout le tralala. Chez Kinos, machines et humains s’unissent pour assurer un maximum de conformité. Et ça, c’est de la musique aux oreilles du client.
Le texte traduit est confié à un réviseur pour qu’il y pose un autre regard. Personne n’est à l’abri d’une coquille dans un mot ou d’une erreur de conjugaison. On révise, on discute, on conclut et puis on envoie le texte final au graphiste pour qu’il intègre à son montage les textes appropriés.
Après quelques formules magiques et autres manipulations mystérieuses, une première épreuve du travail complété est scrutée deux fois plutôt qu’une dans une chaîne de révisions qui se conclut par l’envoi au client d’un PDF afin qu’il le commente ou l’approuve.
Et on corrige, et on envoie.
Et on corrige, et on envoie… jusqu’à ce que tout le monde soit satisfait du résultat.
Vous vous demandez si notre processus n’est pas un peu pointilleux? Pas moyen de le rendre plus efficace? «Haste makes waste», dit-on encore en latin. Chez Kinos, le souci du détail est dans notre ADN. La barre sur le «t» et le point sur le «i», on les applique, urgence ou non; on tourne les coins, carrément, mais sans perdre un instant. Des milliers et des milliers d’éléments visuels plus tard, Kinos poursuit sa quête de l’excellence, de la qualité et de la conformité sur tous les produits, toutes les plateformes et tous les médias, en se refusant un siège de lauriers. Est-ce un peu trop? Non, ce ne sera jamais trop.
Au plaisir de vous servir.
Philippe Bouchard
Rédacteur en chef, Kinos
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